aujourd'hui, je voulais vous parler de la manière dont nous avons mis en place un enseignement diversifié auprès de nos trois filles (de 16, 11 et 10 ans), au cours du temps et de nos déplacements géographiques.
J'ai commencé à réaliser une page indépendante, que vous pouvez consulter dans le groupe des rubriques statiques (là au-dessus), et qui s'intitule "Agenda Projets Educatifs Américains". Elle est organisée mois après mois, et j'y ai d'ores et déjà mis 2 ou 3 choses dont je vous ai parlées auparavant. Mais cette rubrique n'a de raison d'être que si je vous explique tout d'abord comment s'est déroulé ce processus d'enseignements diversifiés.
Celui-ci s'effectuera en plusieurs articles, où je vous dirai de quelle manière nous nous organisons au sujet de la scolarité de nos enfants à l'étranger.
Car tout a commencé quand nous avons voulu changer de pays de résidence.
Notre propre scolarité:
Laissez-moi tout d'abord vous en dresser un tableau rapide, puisque c'est en partie grâce à elle, que nous avons pu, mon mari et moi-même, prendre certaines décisions sans crainte de faire de grosses erreurs irréversibles. Enfin, théoriquement...
¤ Florence ¤ (me and myself: touche-à-tout professionnelle, "entrepreneure multi-polyvalente et tutti-tâches", épouse et maman à temps complet... etc...etc. ^^ Actuellement en reconversion pour devenir prof de FLE):
- je suis allée à l'école primaire publique (tout ce qu'il y a de plus basique), puis à partir de la 6ème, dans un collège privé dans la ville où j'habitais (Notre-Dame à Berck sur Mer dans le Pas-de-Calais).
- Dès la 4ème, je suis partie dans un autre collège privé, en pension, et dans une autre région que la mienne (Notre-Dame à Rue dans la Somme).
- Puis, de là, je suis partie au lycée, toujours dans un pensionnat privé, au Sacré-Coeur d'Amiens.
- Ensuite, pour mes études supérieures, je suis partie successivement à Lille, Boulogne sur Mer, Paris, ...etc.
¤ Mathieu ¤ (mon mari, ingénieur passionné et passionnant, époux et papa à temps (presque) complet):
- ayant passé la majeure partie de son enfance dans différents pays africains, où ses parents jouaient les globbe-trotters, il a tout d'abord fait l'école à la maison par l'intermédiaire du CNED, puis éventuellement rejoignait en cours d'années quelques classes dans les "vraies villes" modernes où il se trouvait, ou en France quand il rentrait pour quelques semaines par ci par là.
- Puis, il est rentré définitivement dans l'hexagone en pleine adolescence, et a intégré lui aussi un lycée privé, à Zillisheim en Alsace.
- Enfin, il a fait ses études supérieures à Saint Quentin dans l'Aisne.
Voilà en gros, pour ce qui nous concerne, et qui je crois, a été un terrain fertile à une certaine ouverture d'esprit face aux différents modes de scolarisation.
Source: Etsy |
Avant de partir:
De la France, nous sommes partis vivre aux Etats-Unis, et plus exactement à Houston, au Texas.
Une fois notre décision prise et l'organisation plus ou moins mise en place (ce qui n'a pas été chose facile, loin de là...), il a fallu réfléchir à la scolarité, puisque nous sommes partis en famille, tous ensemble et en même temps. Nos filles n'avaient alors expérimenté que le système normal de l'Education Nationale en France, et elles n'avaient aucun soucis de scolarité.
Barbara était encore en moyenne section à l'école maternelle, Angélie en classe de CP, et Lucille devait entamer sa 5ème.
Au trimestre précédant la fin de l'année scolaire, à la requête de la directrice de son école et de son institutrice, et avec mon accord, Barbara a passé une série d'examens pédo-psychologiques avec un professionnel assermenté par le ministère, en vue de la faire passer une classe en avance et de la faire rentrer directement au CP à la prochaine rentrée, au lieu de la grande section. Demande qui a donc été acceptée d'un commun accord par l'Education Nationale et par nous-mêmes, ses parents.
Nous avons quitté le pays au mois d'août, mais nous savions depuis plusieurs mois que nous allions devoir faire un choix d'enseignement, qui n'était plus celui de mettre nos filles à l'école publique, tout du moins pour quelques mois.
Voilà pourquoi:
comme nous sommes partis pour les USA avec un projet d'entreprise, et avec un visa B1, dit de prospection, nous n'avons pas pu placer les filles dans une école publique car la loi de l'immigration américaine interdit formellement d'y mettre ses enfants quand on est détenteur de ce genre de visa.
Il a donc fallu, bon grès mal grès, que l'on trouve une solution.
Puisque mon mari avait expérimenté l'école à la maison depuis son plus jeune âge, c'est la première solution qui nous est venue en tête... Et pour lui d'ailleurs, ça reste toujours la meilleure !
Mais je ne partage pas toujours bec et ongle cet avis, car pour moi, tout dépend de nombreux facteurs.
Nous avons inscrit les filles à l'école à distance, par l'intermédiaire de l'organisme phare de ce genre d'enseignement en France, le CNED. Bon, en même temps, nous n'avions pas trop le choix car il n'en existe pas 36...^^ Mais j'avoue que nous n'avons pas du tout été déçus par la qualité des prestations et par le sérieux du suivi. C'est une excellente option !
Pour que cet enseignement à distance soit pris en charge à moindre coût, il a fallu auparavant que l'on fasse une demande à l'académie scolaire de la région où l'on habitait, avec des justificatifs de la raison pour laquelle nous prenions cette décision, et puis remplir des papiers administratifs avec les différents établissements que les enfants fréquentaient alors... Et en avant, Ginette !
Enfin, à vrai dire, cette dernière partie n'a pas été de tout repos, car il a fallu passer outre les "étourneaux de tout poil" et les enseignants qui nous promettaient que le ciel allait nous tomber sur la tête si nous retirions les filles du système dit "classique" ! Pas tous, heureusement... d'ailleurs, je tiens à dire un grand merci à Mme Albane (c'est un pseudo, mais je pense qu'elle se reconnaîtra) qui a nous a été d'un grand soutien ;)
Néanmoins et par exemple, nous avons dû faire des pieds et des mains pour récupérer à temps des papiers que le directeur du collège de ma fille aînée ne voulait en aucun cas nous délivrer. Et ce n'est qu'une anecdote parmis d'autres de ce qu'il a fallu traverser avant même d'être partis de France... J'en passe et des meilleures !^^
Les premiers mois:
Attention, si vous désirez avoir la même expérience que nous dans le sud des Etats-Unis, je ne saurais trop vous recommander de bien choisir votre paroisse auparavant, car dans la "Bible Belt", il y a réellement de tout... et parfois même du "grand n'importe quoi" en matière de religion !
Si vous ne désirez pas mettre vos enfants dans un établissement religieux pour les vacances d'été, c'est aussi possible, mais malheureusement, ils sont tous payants, et extrêmement chers.
En ce qui nous concerne, avec 3 enfants, ce n'était même pas la peine d'y penser !
Source: Teachers Pay Teachers |
Nous avons pensé, à juste titre et avec l'expérience dont pouvait relater mon mari, que cette "transition" de scolarité était indispensable à une meilleure intégration... Tout en douceur.
Durant cette période, nous les avons aussi inscrites à des clubs et ateliers divers. Il existe des centres d'activités spécialement conçus pour les enfants qui sont scolarisés à la maison (en sports, arts & crafts, sciences, business...etc), et ils sont très nombreux au Texas, puisque c'est un mode d'enseignement largement répandu dans cet état.
Cette période s'est déroulée d'une manière tout à fait normale, avec des hauts et des bas dans la volonté des filles de se mettre au travail, ou d'obéïr à leurs parents devenus des instits/profs pour quelques heures par jour... En gros, je dirais qu'il faut avoir une organisation du temps et des tâches à toute épreuve, ainsi qu' une bonne dose de patience. Il ne faut pas non plus être trop rigide dans la manière de transmettre les cours, car de toute manière, le programme s'effectue bien plus rapidement qu'à "l'école normale" et de façon plus ludique. Ce qui est sûr, c'est que nous n'avons jamais été des acharnés des devoirs et du bourrage de crâne à tout crin ;) On est plutôt du genre cool Raoul... ! ^^
Par contre, et c'est tout à fait logique: le CNED demande que l'on rende les devoirs en temps et en heure et que le programme soit suivi correctement, suivant des règles prédéterminées. Les enfants sont suivis aussi par des instits ou des profs à distance, qui sont tous d'un grand professionnalisme, et de très bonnes compétences.
Vers le mois de décembre, nous avons entâmer nos recherches pour trouver une école privée (non pas par choix, mais je vous le rappelle, par obligation légale) où nous pourrions mettre nos filles. Six mois est une bonne période de transition, car à la fin de celle-ci, nous avons remarqué que l'effet recherché avait tendance à s'inverser: au lieu de les mener vers l'intégration de la nouvelle culture, elles se repliaient de plus en plus entre elles, et ne pouvaient s'empêcher de former un petit clan, où les autres enfants avaient beaucoup de mal à s'intégrer.
Les centres d'activités à l'extérieur correspondaient à leur rôle, mais l'expérience de vivre une nouvelle adaptation culturelle pour nos filles devait aussi passer par un resserrement des liens familiaux. Au point que ces liens si renforcés devenaient un peu trop envahissants pour les laisser s'épanouïr dans leur propre indépendance.
Cependant, pour grandir... Il faut pouvoir aller vers les autres et se confronter à l'extérieur du cocon familial.
De plus, nous devions être très présents auprès d'elles pour assurer le suivi scolaire, notamment pour les deux plus jeunes qui n'étaient pas encore en âge de se débrouiller totalement toutes seules. Et ce n'était plus vraiment compatible avec le projet d'entreprise et pour la réalisation du dossier de demande de visa E2 (investisseur, la suite logique du B1) que nous avons par la suite menés à bien.
La journée ne fait que 24 heures, et même si l'on aimerait bien allonger le temps pour parfaire tous nos projets, ce n'est pas possible ;) On a donc dû se rendre à l'évidence et préférer mettre l'accent sur le démarrage de cette entreprise qui nous permettait de vivre sur le sol américain.
Je pense véritablement que 6 mois de cours par correspondance, était dans notre situation de nouveaux arrivants, la durée idéale. Pas plus, pas moins.
A suivre... prochainement: A l'école au Texas (partie #2).
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